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Saisie de trois numéros de L'Express en Algérie Mon cher Ministre,
Saisie du dernier numéro de France-Observateur, qui publiait le récit d'un jeune soldat décrivant les atrocités commises en Algérie. Le dernier numéro de « France-Observateur » a été confisqué, à l'imprimerie, parce qu'il contenait les lettres où un soldat d'Algérie, catholique militant, décrit à son père, les scènes atroces dont il a été témoin. Cette saisie annonce un grand danger.
Désinformation dans la presse autour de la situation algérienne. Condamne une presse française qui se contente de puiser ses informations dans les communiqués du gouvernement Le coût des opérations d'Algérie peut s'évaluer à 600 milliards en 1957. Cette information, donnée mardi soir par « Paris-Presse », ne manquera pas de surprendre ceux qui ont lu, dans le même journal, le 6 décembre, que « les charges de l'Algérie représentent un supplément budgétaire de 150 à 200 milliards environ ».
Censure dans la presse. L'Express s'auto-censurer. La censure officielle règne sur la presse. Entre celle du mercredi et celle du vendredi, qui pourrait bien ne plus répondre aux mêmes critères, la place est étroite pour y glisser un journal. Une grande partie de la presse française a choisi, depuis deux ans, pour des motifs parfois honorables, de ne pas imprimer la vérité — qu'elle connaissait — alors qu'elle en avait le loisir. Pour garder, croyaient-ils, l'Afrique, ils ont abandonné la France.
Réagit face aux propos tenu en privé par le ministre de l'Information annonçant la mort de L'Express dans les 6 prochains mois. Formule deux hypothèses : Voeux pieu ou plan d'action ? « Dans six mois, L'Express aura cessé de paraître. » Tel serait, selon certains amis du ministre de l'Information, le propos que celui-ci aurait tenu en privé, l'assortissant d'autres avis concernant quelques-uns de nos confrères : « France-soir » : à transformer. Il y a, à la rédaction, des gens impossibles. « Le Monde » : ça s'arrangera.
Nouvelle saisie de L'Express. Rapporte les propos d'hommes politiques ou de la presse fortement hostiles à L'Express Intéressante cette saisie. Rien de tel pour voir sortir les rats de leurs fromages et se précipiter pour ronger un morceau d' « Express » par-ci, un morceau d' « Express » par-là... C'est que, de nos jours, cela nourrit son homme. On peut même se faire appointer régulièrement pour ce travail-là. Faut-il continuer à leur en fournir l'occasion ? Faut-il persister à se mettre en situation d'entendre que
Droit de réponse à la RTF refusé à Jean Daniel, mis en accusation par un employé du gouvernement, pour avoir tenu des propos sabotant la nation. Montre que la radio n'est pas un service public libre. Mis en cause, en même temps que « L'Express », par un employé du gouvernement, au cours d'une émission diffusée le 13 mars, à la suite de la dernière saisie de notre journal, Jean Daniel a demandé au directeur général de la R.T.F. le droit de réponse.
Réagit face à la campagne moralisatrice organisée par le Centre National des métiers contre la « presse du crime ». Elle prend exemple des siècles passées pour montrer qu'une certaine presse a bien participé dans le passé à l'appel à la guerre mais qu'il
Sur divers interdictions d'émissions par le ministre de l'Information, M. Terrenoire. Que se passe-t-il au ministère de l'Information ? Qui a peur de quoi ? D'où viennent les consignes ? Et y a-t-il des consignes ? Lesquelles ? Quatre incidents en moins de quinze jours justifient que l'on se demande ce qui l'emporte de la pagaïe, de la désinvolture ou de la couardise. Encore ces trois hypothèses sont-elles également optimistes.
Nouvelle saisie de L'Express. Se révolte au nom de la liberté de la presse. Une sonnerie déchire la nuit. Angoisse. Lumière. Téléphone. La voix de notre administrateur : « L'Express » a été saisi. Il est cinq heures du matin. C'est la cinquième fois que le scénario se répète depuis le 13 mai. Mais en général les ministres ont la bonté de se décider avant minuit. Cette fois, les délibérations du « gouvernement » ont donc été plus laborieuses.