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Rebondit sur le discours à la gloire de la Résistance prononcé par Malraux et s'interroge sur le temps présent. Engage chacun à lutter contre le passé. Toutes les cloches de Paris sonnaient. Alors un homme lucide posa son revolver et murmura : « Voilà les bêtises qui commencent. » C'était il y a quatorze ans, en cette nuit d'août que M. André Malraux vient de commémorer, dimanche, par un beau discours.
Tactique du général de Gaulle, qui organise la commémorationdu 4 septembre 1870, spectateurs triés sur le volet. Invité ? Non ? Alors ministre peut-être ? Parlementaire ? Ancien combattant ? Représentant d'une organisation professionnelle ? Membre d'un corps constitué ? Non ? Il reste la presse filmée et la musique. Appartiendriez-vous à la musique ? Non plus ? Hélas ! Comme on voit bien que vous n'êtes ni une « colonne décorative », ni un élément de « faste grandiose » ou de « décor monumental », il n'y aura pas de place pour vous, jeudi, à la République.
Sur le ralliement des députés au général de Gaulle Général, les voilà ! Ils ne viennent pas ; ils accourent. Ils ne s'inclinent pas ; ils s'agenouillent. Ils ne composent pas ; ils se décomposent. Là, où l'on parle bien, on dit qu'ils se rallient. Ailleurs, on raconte qu'ils se bousculent au portillon. Mais que vois-je ? Il en manquerait un ? Parmi les joyaux dont le défunt Parlement va couronner la tête de son héritier, il en manquerait un ? Nul doute, il en manque un, et d'un bel éclat cependant : M. Bourgès-Maunoury. M. Bourgès-Maunoury dit NON.
À quelques jours du vote, critique le choix éventuel par les électeurs de la tactique dans le vote C'est un méchant tour que M. Mollet vient de jouer au général de Gaulle en rendant publique la lettre qu'il lui adressa le 25 mai. Ainsi — il l'écrit lui-même — M. Mollet ne se trouvait pas à Arras, au côté du général, lors de la libération de la ville. Ni à aucun autre moment d'ailleurs.
Résultats du pré-référendum organisé par L'Express sur la réforme de la Constitution et le retour de de Gaulle au pouvoir Ouvert le 4 septembre, le pré-référendum de « L'Express » est clos. Publié ici à trois reprises, puis dans « France- Soir », « Le Monde »,, « Libération » et six quotidiens régionaux, notre bulletin de vote a provoqué 22.228 réponses. Le bilan s'établit ainsi : 13.514 NON, 8.041 OUI, 673 abstentions.
Plébiscite du général de Gaulle qui devient alors en charge de réformer la constitution. S'interroge sur une possible dérive fasciste du pouvoir. Engage à être vigilant. Voilà. C'est fait. Et nul n'a le droit, en démocratie de s'insurger contre les voeux de la majorité. Une importante majorité du peuple français a voulu se donner un roi. Elle l'a. Si elle a eu tort, c'est que le suffrage universel a tort. On ne peut le revendiquer et le trouver soudain mauvais. J'ai, tu as, il a, nous avons voté. L'opposition a pu, en métropole, faiblement mais librement s'exprimer. Bon.
Situation politique alors que le général de Gaulle a les pleins pouvoirs. « Il y a ceci, il y a cela, mais je ne vous en parlerai pas, non, non. Parlons plutôt du chat de la voisine ! » Ainsi chante, depuis quelques jours, Yves Montand, à la grande joie de la salle. Choisirons-nous aussi de ne plus considérer que le chat de la voisine ? Pas encore.
Affaire Kovacs, commanditaire d'un attentat au bazooka contre le général Salan. Tout s'explique, tout s'éclaire ! Dieu soit loué, Kovacs est d'origine hongroise ! Il n'avait pas « notre sensibilité d'Occidentaux ». M. Philippe Castille dixit. M. Philippe Castille est le monsieur auquel sa sensibilité n'a pas interdit d'actionner lui-même l'arme qui a tué le commandant Rodier, au lieu et place du général Salan. Allons, en cherchant un peu, ne lui trouvera-t-on pas une grand-mère ou un vieil oncle juif, à ce Kovacs ?
S'adresse à un jeune député ambitieux et imaginaire et lui dicte sa ligne de conduite Vous jubilez, Rastignac ? La voie vous semble clairement tracée pour tout ambitieux décidé à se pousser dans le monde ? Vous avez raison. Nous sommes à l'un de ces tournants de l'histoire où surgissent toujours, par bandes, les jeunes loups. Ceux de 45 savaient qu'en affaires, en littérature, au barreau ou au théâtre, il fallait prendre le vent où il soufflait : à gauche. Ceux de 58 n'auront pas à hésiter davantage. Ils seront, ils sont gaullistes.
Revient sur les candidats en lice pour la prochaine élection législative. Désormais n'auront aucun rôle d'influence en tant que député sur l'action de de Gaulle. Deux mille huit cent Français et Françaises aspirent à devenir, le 23 novembre, et pour cinq ans, les représentants du peuple français. 2.335 seront déçus dans leurs ambitions. C'est peu en regard des vingt millions d'électeurs qui le seront aussi. Parmi tant de candidats pressés de se dévouer au bien public, il semblerait à première vue que chacun de nous trouve sans peine le sien. Cherchons.