« Le vice et la vertu » de Vadim, déception
VADIM, VADIM, VADIM...
Alors, on vieillit ? On s'essouffle, on a besoin de tortures, de guerre, d'uniformes S.S., de bombardements, de tout un magasin d'accessoires macabres pour se donner des frissons ?
Diable ! Cela se soigne ! C'est d'ailleurs exactement ce que fait Vadim en projetant sur l'écran sa petite fantasmagorie personnelle dans un film abusivement intitulé « Le Vice et la Vertu », « Château en Autriche » eût été plus adéquat.
Les spectateurs n'ayant pas vocation de psychanalyste en sont justement choqués, comme d'une grosse indécence. Ils réagissent comme on le ferait devant un exhibitionniste par la fureur indignée. Ou bien, ils haussent les épaules et ils rient doucement.
Cet exercice de thérapeutique est malheureusement médiocre sur le plan de l'art et timide sur le plan de l'image. Vadim a le délire modeste. Et comme ce n'est pas le meilleur de soi-même que l'on compte satisfaire en allant le voir, la déception est d'autant plus vive que l'on est mécontent d'avoir cédé à l'attrait d'un titre. A cet égard, Vadim joue un jeu dangereux. Quand on éveille des démons pour les régaler de tisane, ils deviennent méchants.
C'est fait. Jamais bruit provoqué par un film n'aura été plus disproportionné avec l'objet du délit.
Vadim est comme ces enfants qui cherchent la gifle. Il est bien rare qu'ils ne finissent pas par la recevoir.
F. G.