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Alors que certains critiquent la dimension irréaliste du programme du PC et du parti socialiste, FG rappelle qu'ils ne sont pas propres à être mis en application mais à recueillir les voix de ceux qui se détournent du pouvoir en place. Cependant, elle reg
Les personnes qui savent compter reprochent au programme du Parti communiste et à celui du Parti socialiste d'être irréalisables, donc irréalistes. Vain reproche, puisqu'il suppose que ces programmes sont destinés à passer dans les faits.
En politique, on a le pouvoir ou on ne l'a pas. Si on l'a, on gouverne. Si on ne l'a pas, on cause.
De toute éternité démocratique, on sait que ce ne sont pas les programmes des partis d'opposition, mais les fautes ou les malheurs du pouvoir en place qui font osciller les électeurs, c'est-à-dire ce pourcentage faible mais décisif du corps électoral qui déplace les majorités.
Offrir, le moment venu, à ces électeurs flottants, « autre chose » qui soit de nature à recueillir leurs voix, c'est la fonction des programmes.
Ils pourraient en avoir une, différente. Provoquer le débat public au fond, jusqu'à ce que les arguments avancés de part et d'autre réduisent le champ du possible, ici et maintenant. On pourrait alors parler de programme pratique de gouvernement. Et, le cas échéant, l'appliquer.
Dès lors que l'on néglige le possible pour ne retenir que le souhaitable, on sort de la politique pour passer dans l'ordre de la poétique. Pourquoi pas ? Elles sont intimement liées. Concevoir un autre monde, une autre forme de société, un changement de nature dans les relations humaines, il y faut l'intuition fulgurante des poètes, avant que les laboureurs ne s'y mettent.
Simplement, si l'on considère les programmes actuellement en présence comme des élaborations poétiques, on est tenté de penser que, contrairement à la légende, la gauche manque de poètes plus encore que de calculateurs.

Mardi, octobre 29, 2013
L’Express