FG annonce la reconfiguration du journal pour répondre aux logiques de la société actuelle afin de mieux comprendre les réalités du temps : la rubrique « France » comprendra dorénavant les affaires politiques françaises et sociales.
Les lecteurs de L'Express trouveront, cette semaine, l'ordonnance de leur journal modifiée.
La section « France », celle qui commence en tournant cette page, s'élargira désormais, au-delà des affaires politiques nationales, à tout ce qui constitue le tissu de la vie en France.
Jamais la traditionnelle distinction — à laquelle nous avons nous-mêmes obéi longtemps — faite par la presse entre la politique présumée « noble », celle qui se prête à la spéculation intellectuelle, au choc des idées, et la politique « prosaïque », celle qui est quotidiennement vécue par et dans le pays, n'a été plus artificielle.
La structure du pouvoir est, au contraire, telle, en France, que le bout de route qui manque là, l'industrie qui s'implante ici, l'usine qui ferme ailleurs, la ville nouvelle qui se crée, celle qui se meurt, le collège d'enseignement technique que l'on attend, les crédits que l'on espère, tout est lié à des décisions proprement politiques.
Intimement tressées dans les faits, les affaires françaises le seront donc maintenant dans L'Express, regroupées en une seule section.
En cette semaine où se prépare le voyage du président de la République, la région qu'il a choisi de visiter y prend évidemment un relief particulier, d'autant qu'elle se situe en plein cœur de cette Europe du Marché commun sur laquelle les Français sont appelés à se prononcer par référendum.
Pour décrire la Lorraine dans ce qu'elle a de spécifique, mais aussi d'illustratif d'un certain mal français, trois journalistes, André Pautard, Pierre Péan et Yolande Thiriet, dirigés par Jean-Jacques Faust et accompagnés par quatre photographes, Bernard Charlon, auteur de la couverture, Julien Quideau, Jérôme de Millo, Albert Hugy, ont d'abord enquêté pendant trois semaines. Puis, parce que nous avons, à L'Express, un collaborateur qui jouit d'une certaine réputation professionnelle en même temps qu'il porte à la Lorraine un intérêt particulier — il s'agit de Jean-Jacques Servan-Schreiber — nous lui avons demandé de raconter, à partir de notre enquête, cette Lorraine meurtrie et fière.
En même temps, Henri Cartier-Bresson acceptait de la raconter en images, avec son œil magique.
Cet effort, nous le recommencerons, sous cette forme, sous une autre, pour aller aussi profond que possible dans les « affaires françaises » que l'actualité met en scène.
Cette première section s'achèvera par la page rose de notes politiques.
Au cœur du journal, le mouvement de la vie et des idées, capté dans le cinéma comme dans le sport, la télévision, la science ou la médecine, le dessin de Sempé, la réflexion de Roger Priouret...
Puis les affaires internationales, également regroupées en une seule section, « Monde », que les reportages de nos envoyés spéciaux les conduisent sur les champs de bataille, ou bien là où se décide le prix du pétrole.
Nous dirions que « Monde » se trouvera maintenant dans la seconde partie du journal si nous ne savions que bon nombre de lecteurs commencent à lire L'Express par la fin, d'autres par le cœur, d'autres au hasard d'un titre ou d'une photo qui les attirent.
La raison de ces regroupements : introduire plus de cohérence à la fois dans notre travail et dans notre/votre journal. Mais surtout, à travers la subtile imbrication des affaires publiques et privées, mieux rendre compte des réalités du moment.
L'Express a toujours eu, à travers son histoire, le privilège de saisir et d'exprimer le choc du présent. Il faut, pour cela, savoir parfois bousculer ses habitudes.
Mardi, octobre 29, 2013
L’Express
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