Poète, essayiste et journaliste à L'Express
Georges Henein
Georges Henein, qui collaborait depuis six ans à L'Express, a quitté la vie, mardi dernier, sur la pointe des pieds. Avec l'élégance que ce gentilhomme, grand maître dans l'ordre des mots, mettait en toutes choses. Il avait 58 ans. Savait-il qu'il était mortellement malade ? Il refusait, en tout cas, qu'on le sût.
Egyptien, issu d'une grande famille copte — son père fut ambassadeur à Madrid, puis à Rome — maîtrisant également l'arabe, le français, l'italien et l'anglais, il participa intimement et passionnément à l'aventure surréaliste et fut très proche d'André Breton. Il avait fondé, au Caire, la revue et les éditions « La Part du sable ». Le poète laisse une œuvre rare (« Déraison d'être », « Un temps de petite fille », « Le Seuil interdit », etc.). L'essayiste, un admirable portrait de Julien l'Apostat (« Deux Effigies »).
En 1962, il choisit volontairement l'exil, avec sa femme. Il entra à L'Express en 1967, mettant sa parfaite connaissance du Proche-Orient et son immense culture au service du journalisme.
Georges Henein était un homme de qualité, et au-delà. Il nous fut plus précieux que nous ne saurions, ici, le dire sans offenser à la mémoire d'un homme qui aimait, pardessus tout, la simplicité.
Selon le vœu qu'il a exprimé, il sera enterré au Caire.
F. G.