Cette semaine…

Nouvelles brèves de la situation internationale et politique intérieure
De Tokyo, Marc Ullmann téléphone : le tête-à-tête japonais avec l'Amérique est rompu. Pour la première fois de leur histoire, les Japonais veulent se joindre au reste de l'espèce humaine.
De Washington, Jean-Jacques Faust téléphone, enfermé dans un hôtel gardé comme une base atomique (« Do not forget Munich »), parce que s'y réunissent les ministres des Finances et que le président Nixon est venu les haranguer en personne. Dans les couloirs circulent des banquiers par dizaines et des rumeurs par centaines. Les Américains votent le 7 novembre. Apprendront-ils d'ici là que la guerre est finie ? Ils commencent à y croire. Bien que Nixon ait dit la même chose il y a cinq mois.
D'Allemagne, François Erval téléphone : M. Willy Brandt a eu aussi une politique sociale, ignorée d'ailleurs de l'autre côté des frontières. Et l'opposition ne l'a pas oubliée. Cela comptera, le 19 novembre, quand votera cette Allemagne si proche et si mal connue où la moitié de la population a moins de 35 ans.
En France, c'est la 3e circonscription de la Drôme qu'André Pautard, Philippe Le Corroller, Evelyne Fallot et Vincent Lalu ont quadrillée. On y fabrique toutes les chaussures de luxe françaises : 3 542 000 paires en 1971. On vient aussi d'y fabriquer un scandale. Le député U.d.r. du lieu, M. Sibeud, est ce monsieur qui, dans un moment de distraction, aurait signé une lettre d'un autre nom. Celui d'Albin Chalandon, alors ministre de l'Equipement. A Paris, cela a fait mauvais effet. Dans les ministères, on a dit : « Ah ! l'imbécile ! » A l'U.d.r., on a dit : « Encore un !... » Mais sur place ? En faisant l'anatomie d'une ville française à l'heure du scandale, Romans, 35 000 habitants, avec son industrie, ses travailleurs, ses ruraux, ses commerçants, ses notables, le vrai scandale apparaît.

Mardi, octobre 29, 2013
L’Express