Conseil aux jeunes journalistes, à l'occasion de leur visite à l'Elysée auprès de la ministre Françoise Giroud. Volonté de sauver leur journal
''Un journal qui a le bon goût du pain frais sans confiture''. C'est la jolie définition que donnait de LA LIETTE Françoise Giroud au printemps dernier. Depuis, nous sommes passés par l'Elysée, avec nos sabots ''dondé'' et, pour nous mettre en garde contre la baguette industrielle - et elle a bien raison! -, l'ancienne directrice de L'EXPRESS nous a adressé cette confiture d'oranges amères. Nous l'en remercions. Bien sûr, nous la dégusterons à même le pot, avec nos doigts, comme cela ne se fait pas dans les cérémonies officielles. Et pour le pain, qu'il lève si nous ne nous sommes pas trompés de levure!
par Françoise Giroud
''La Liette'' reçue à l'Elysée ? Bravo et tant pis.
Bravo si cela vous donne le courage de persévérer, et si, grâce à l'intervention du chef de l'Etat, votre équipe est sauvée au lieu d'être privée de son animateur. Tant pis si cela vous a si peu que ce soit tourné la tête.
La première qualité d'un journaliste est de ne jamais se laisser circonvenir, ni par les sourires, ni par les petits fours, ni par les titres et fonctions de ceux qu'il est conduit à rencontrer.
Des photos du Président de la République, de son épouse et des ministres, on en trouve partout. Des informations précises, exactes, brèves, sur Mme Durr épicière à Montreuil-le Henri, sur Mme Rannou dentiste au Grand-Lucé ou sur la champignonnière de M. et Mme Legrand, voilà ce qui me plaît à moi, dans ''La Liette''. Et qui mérite l'intérêt dont votre entreprise fait l'objet.