La lettre de ''L'Express''

Affaire Kovacs, commanditaire d'un attentat au bazooka contre le général Salan.
Tout s'explique, tout s'éclaire ! Dieu soit loué, Kovacs est d'origine hongroise ! Il n'avait pas « notre sensibilité d'Occidentaux ». M. Philippe Castille dixit. M. Philippe Castille est le monsieur auquel sa sensibilité n'a pas interdit d'actionner lui-même l'arme qui a tué le commandant Rodier, au lieu et place du général Salan.
Allons, en cherchant un peu, ne lui trouvera-t-on pas une grand-mère ou un vieil oncle juif, à ce Kovacs ?
Voyez, voyez ce qui se produit lorsqu'on permet à ces métèques de venir corrompre de belles petites âmes bretonnes ou auvergnates. C'est qu'elles en arrivent à vous tuer du chef d'état-major comme du raton !
Heureusement, il a disparu, le d'origine hongroise. Tout le monde va pouvoir se réconcilier.
D'Espagne, où on l'a supplié de bien vouloir se rendre, René Kovacs, s'il lit la presse française, doit bien rire.
Cette affaire donne soudain l'envie puissante de ne plus penser à ces gens-là, à tous ces gens-là : les accusés, les défenseurs, les témoins, les instigateurs, les profiteurs du procès « bazooka », et le sensible petit assassin, ce cher ange.
Impression purement subjective ? Peut-être. Mais tricheurs pour tricheurs, d'autres requièrent, cette semaine, l'intérêt. Leur morale n'est peut-être pas plus jolie. Mais eux du moins ne prétendent pas et ne se roulent pas dans un drapeau pour faire leur exhibition. Et puis, ils sont jeunes, ils sont beaux. Vous trouverez leur visage, leur histoire, leur problème, à partir de la page 13.

Mardi, octobre 29, 2013
L’Express