La lettre de ''L'Express''

Introduit le supplément exceptionnel de L'Express, offrant un extrait du dernier livre de Malraux, fait le bilan des douze derniers mois (moment où la direction prit la décision d'augmenter la pagination du journal), sorte de manifeste sur les voeux et le rôle d
Pour la première fois depuis sa naissance, « L'Express » peut aujourd'hui remercier ses lecteurs de leur fidélité vigilante, en leur offrant sans augmentation de prix un supplément en héliogravure, illustré de photos en couleurs. Ces documents n'ont jamais été publiés en Europe. Ils accompagnent un texte tellement attendu qu'avant la mise en vente prochaine du livre d'André Malraux, dont ces pages constitueront l'Introduction, le premier tirage en est déjà épuisé.
Nous sommes donc doublement heureux : de l'effort technique que représente la réalisation de ce supplément exceptionnel, et qui n'a jamais été réalisé par un hebdomadaire d'information comme le nôtre, et de la qualité de son contenu, fruit de la confiance qui nous a été faite par l'auteur.
Il y a très exactement un an, nous prenions la décision de doubler le nombre de nos pages — et notre prix de vente afin de laisser à « L'Express » la physionomie de ses débuts tout en élargissant les domaines très divers où s'exercent l'intérêt et la curiosité de nos lecteurs.
Douze mois de travail avec des hauts et des bas, des erreurs et des réussites, nous permettent de penser aujourd'hui : mission remplie. Mais non terminée...

Qu'autour du plus grand polémiste de notre époque, François Mauriac, viennent s'exprimer, lorsqu'ils le souhaitent, les hommes les plus différents ; que Jean-Paul Sartre et André Malraux se succèdent dans « L'Express », mais aussi les scientifiques éminents, les grands hommes d'Etat étrangers, les hommes politiques français sincères, et tous ceux qui ont quelque chose à dire, c'est notre rôle permanent.
Le supplément que nous publions aujourd'hui traduit
une part de l'immense-effort d'un homme pour faire accéder au domaine de la culture tous ceux qui veulent l'atteindre et de l'effort accompli par « L'Express » avec des moyens techniques nouveaux pour appuyer cette entreprise.
Nous souhaitons pouvoir le renouveler et continuerons à emprunter toutes les voies par lesquelles peuvent se multiplier la connaissance, l'information, la libre diffusion des idées, tout ce par quoi chacun de nous peut élargir son univers et aiguiser sa réflexion.
Aujourd'hui, l'homme en face de l'art. Demain, l'homme en face de l'automatisme, problème que posent tragiquement les trains fous de Chantonnay, de Bollène et de Nozières... Le président de la S.N.C.F., Louis Armand, a accepté, pour « L'Express », d'affronter le débat avec un grand médecin spécialisé dans l'étude des mécanismes humains mis en question. Nous publierons ce débat la semaine prochaine.
Et bientôt les résultats officiels de l'enquête de la « Nouvelle Vague », rassemblés dans un grand numéro spécial, diront comment la jeunesse ressent le silence poignant de la France et diront aussi l'attitude des moins de 30 ans face à leurs problèmes quotidiens : gagner sa vie et ne pas la perdre, aimer et être aimé, se nourrir, se loger, s'instruire. Espérer.

P.-S. — Certains souhaiteront peut-être donner à leurs proches, à leurs amis, ce « document Malraux » en couleurs, tout en conservant pour eux l'exemplaire qu'ils auront acheté. Nous avons donc prévu de pouvoir le leur fournir séparément, ainsi qu'à nos lecteurs. recevant outremer ou à l'étranger les éditions de « L'Express » imprimées sur papier avion, dans lesquelles il nous était impossible d'encarter notre supplément (voir p. 35).

Mardi, octobre 29, 2013
L’Express