La cabale contre BHL

Défend la réputation de Bernard Henri Lévy, accusé par plusieurs journaux de manipuler les médias afin d'assurer le lancement de son film « Le jour et la nuit ». Des accusations grotesques selon FG.
Voici donc Bernard-Henri Lévy dans sa dernière incarnation : le diable.
On le prenait pour un écrivain turbulent, appuyé sur une œuvre, non négligeable, ardent à faire parler de lui, toujours sur la crête de la vague... Image pieuse. Si l'on en croit des journaux présumés sérieux, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Libération, c'est un stratège qui a mis en œuvre des pouvoirs sataniques pour assurer le lancement de son film, Le Jour et la Nuit.
Alain Delon à la une de Match ? BHL l'a exigé de Jean-Luc Lagardère. Huit pages sur le film dans Le Point ? BHL les a imposées à Claude Imbert. Delon à la une du Figaro Magazine ? Encore une diablerie à sa façon. Delon à 7 sur 7 ? Anne Sinclair ne sait rien refuser à BHL. Il a investi toutes les ondes, envahi tous les écrans, inondé une télévision consentante de sa présence. Bref, jouant de ses relations, de son charme, de sa faconde, il aurait embobiné les médias pour les mettre à son service.
Le diable n'aurait commis qu'une erreur tactique, : négliger les journalistes qui font office de critiques et qui,
en représailles, ont employé leur petite parcelle de pouvoir à démolir le film à peine sorti.
Tout cela est grotesque, injurieux pour ceux qui l'ont soutenu, injurieux pour ceux qui l'attaquent et dont c'est bien le droit.

Si l'on a vu Delon sur tant de couvertures, c'est parce que Delon fait vendre. Et jamais,le score de 7 sur 7 n'a été plus élevé. Si l'on a vu BHL et Arielle Dombasle partout, c'est parce que la curiosité était grande au sujet de ce premier film de fiction. Qu'il ait su l'attiser, ce n'est pas un crime, que l'on sache... Quiconque sort un film essaye d'en faire autant.
Encore faut-il qu'il y ait matière. Y a-t-il matière dans Le Jour et la Nuit ? BHL n'est pas Jean-Luc Godard. Il n'est pas non plus Kieslowski. En un mot, il n'est pas un artiste de la caméra maîtrisant son style comme il le maîtrise la plume à la main. Il y a des maladresses et des naïvetés dans ce premier film, mais il y a aussi une ardeur, une chaleur, de la beauté. Le public ne s'y est pas trompé qui, dès les premières séances, s'est empressé, et on a vu des spectatrices sortir de la salle les larmes aux yeux...
Aussi bien, chacun est libre de ne pas l'aimer. L'odieux, c'est la cabale contre la personne... La diabolisation d'un auteur coupable, par ailleurs, de trop de succès pour qu'on ne se délecte pas à les lui faire payer.
BHL ne mérite ni cet excès d'honneur ni cette indignité. Mais ainsi est-il que rien de ce qu'il touche ne laisse indifférent. C'est un grand privilège. Il faut toujours en acquitter le prix.

Mardi, octobre 29, 2013
Le Figaro