Le dernier des métiers

Le vivier des hommes politiques? A sec! Les jeunesqui «en veulent» préfèrent les affaires. On les comprend...
pour ceux qui en boivent ? et quel enfant n'en boit pas? ?, c'est embêtant, assurément. Mais enfin, ce n'est tout de même pas une tragédie nationale. A voir comment elle a été traitée de chaîne en chaîne, avec quelle ampleur, on l'aurait cru cependant. Et quelle pub pour la petite bouteille! On ne nous a rien épargné: le nombre de pays où elle se consomme, combien on en vend, le chiffre d'affaires global de la firme, sa fabrication, ses dirigeants, ses porte-parole. Oserai-je dire que l'on s'en moque? Et que l'on voudrait seulement savoir si, oui ou non, Coca-Cola est toxique? Curieusement, au milieu de ce traitement moutonnier de l'actualité, il n'y a pas eu un journaliste pour boire lui-même une canette présumée empoisonnée et dire le résultat de cette expérience. Le métier se perd.

Jeudi, juin 24, 1999
Le Nouvel Observateur