À partir de l'affaire du watergate, et départ éventuel de Nixon
On nous en reparlera, de la technologie américaine. Des gens qui ne sont plus capables de fabriquer un magnétophone qui marche, on conviendra que ce n'est pas rassurant quant à la façon dont ils font les têtes nucléaires.
Or, c'est un fait, même le président des Etats-Unis a un magnétophone incapable d'enregistrer correctement une conversation. Et quand, d'aventure, l'enregistrement est convenable, que se passe-t-il ? C'est sa secrétaire qui, par inadvertance, efface la bande qu'elle est chargée de retranscrire. On nous en reparlera, de l'efficacité américaine.
Il y a, bien sûr, dans cette affaire des bandes inaudibles qui auraient livré la vérité au sujet de Watergate, une autre hypothèse. C'est que le magnétophone ait été irréprochable, la secrétaire parfaite, l'efficacité redoutable.
Devant cette alternative, nous ne serions pas heureux, si nous étions américains, d'avoir à choisir. Les Américains n'en sont pas heureux. Mais, dans leur immense majorité, ils ont choisi : ce n'est pas le fabricant de magnétophones qui a perdu leur confiance.
Vont-ils changer de président, maintenant qu'un successeur éventuel, M. Gerald Ford, a été confirmé dans les fonctions de vice-président par le Sénat ? Ce serait une leçon rafraîchissante de démocratie et de moralité politique. Le pire est qu'on ne puisse même pas souhaiter qu'elle soit donnée.
Dans l'état précaire où se trouve la paix, il est certainement souhaitable que les Soviétiques ne fassent pas d'erreur d'appréciation sur l'homme qui se trouve à la Maison-Blanche.
Celui-là, ils le connaissent. Menteur et tricheur avec son peuple, mais régulier avec eux, jouant dur, et capable de faire avaler à la majorité silencieuse américaine la politique étrangère la plus éloignée de celle pour laquelle elle l'a élu.
C'est une des choses affligeantes des jours où nous sommes que l'on puisse craindre le remplacement de M. Nixon par un honnête homme.
Mardi, octobre 29, 2013
L’Express
politique étrangère