FG retranscrit les notes d'un député fort critique face au peu de pouvoir du gouvernement... et annonce en guise de chute qu'il s'agit de propos tenus en son temps par Victor Hugo...
Quelques remarques, notées au fil des jours par un député.
« Régime plat et violent. On n'a même pas le plaisir d'être opprimé par quelque chose de grand. »
« Le cabinet est pauvre, chétif, déconsidéré, ébranlé, impuissant, nul. On se demande avec anxiété : que va-t-il arriver ? Quand rien ne sort du pouvoir, quelque chose sort du pays. »
« Etre de cette majorité ? Préférer la consigne à la conscience ? Non. »
« Les ministres actuels sont des carreaux de vitre. On voit le président à travers. »
« Décadence, progrès. Mots qu'on a sans cesse à la bouche. Quant à moi, voici sur ce point mon opinion relativement au temps présent. Lorsque je vois les hommes d'Etat, je crois à la décadence, et lorsque je vois la nation, je crois au progrès. »
« Quand s'occupera-t-on des idées qui sont dans les têtes et non des bonnets qui sont dessus ? »
« J'ai demandé la dissolution de la Chambre, convaincu que la souveraineté de l'Assemblée n'était plus d'accord avec la souveraineté du pays, et qu'il était temps que la nation prît enfin pleinement possession d'elle-même. »
« Le rapport D. est une promenade aux flambeaux dans la caverne du gouvernement. »
« Les minorités ont le droit d'avoir tort ; elles sont violentes, pourquoi ? Parce qu'elles sont faibles. Les majorités sont condamnées à avoir toujours raison. »
« Les braves gens de la majorité ont d'excellentes intentions. Ils voient un incendie ; ils veulent l'éteindre ; seulement ils se trompent : au lieu de la cruche à eau, ils prennent la cruche à huile. »
Et enfin ceci :
« Si vous ne faisiez des fautes de français qu'en grammaire, je n'en aurais nul souci. Mais vous faites des fautes de français en politique. Voilà pourquoi je vous prends au sérieux. »
Quel est le parlementaire, élu de Paris, auquel on doit ces remarques ? Quand Pierre Bellemare proposera cette devinette au cours de quelque jeu, on saura qu'il y a quelque chose de changé à l'O.r.t.f.
C'est Victor Hugo, entre 1849 et 1851.
Mardi, octobre 29, 2013
L’Express
politique intérieure