Félicite les critiques constructives qu'ont adressé à L'Express un groupe de lecteurs, et introduit la rubrique 'Santé' tenue par un jeune médecin, pseudonyme Knock.
Chaque matin, je trouve sur mon bureau un gros dossier rouge qui contient l'ensemble du courrier que nous adressent nos lecteurs.
Deux secrétaires l'ont dépouillé, elles ont dirigé sur les services intéressés les demandes de renseignements, elles ont éliminé les lettres non signées, et elles ont attaché, à chacune des autres lettres, une note précisant le sujet abordé et résumant le sens des observations de nos correspondants.
La lecture de ce dossier est un exercice salutaire, qui relève parfois de la douche écossaise. N'étant pas égoïste, j'en communique l'essentiel à l'équipe, avant de le confier à celle qui en sortira les éléments les plus représentatifs des réactions de nos lecteurs. Et puis, le samedi après-midi, nous nous partageons la tâche de répondre aux uns et aux autres.
Cette semaine, il y avait, dans ce dossier rouge, une lettre de trois feuillets qui constituent l'analyse critique la plus solide que nous ayons reçue. Ses auteurs : un groupe d'une trentaine de lecteurs de Montpellier qui se sont réunis en un « Club des Amis de L'Express » et qui organisent des débats réguliers sur des problèmes d'actualité.
Dans le compte rendu ronéotypé de leur deuxième réunion dont ils nous envoient une copie, ils nous adressent un éloge flatteur en écrivant « que l'on peut considérer que L'Express est à la presse hebdomadaire ce que Le Monde est à la presse quotidienne », ce qui ne les empêche pas, bien heureusement, de formuler de nombreuses observations fort constructives et stimulantes émaillées de remarques telles que : « Brigitte Gros, un peu de nerf, madame, s. v. p. ! ». « Le critique cinématographique aurait intérêt à faire une sérieuse autocritique... ». « La critique littéraire est bonne, mais certains articles paraissent parfois écrits un peu trop pour le Tout-Paris plus que pour une large audience... ».
La page au féminin : au-dessous de trente-cinq ans, tout le monde applaudit, y compris les messieurs, et les dames défendent farouchement « leur » page contre toute remarque même timide ».
Ce groupe de lecteurs nous confirme l'intérêt qu'ils attachent à la rubrique « Courrier ». Et l'abondance des réactions qu'ont suscitées, en particulier, notre débat sur l'avenir du mendésisme, l'histoire du Dr. D... et, comme chaque semaine, l'Algérie, nous ont incités à donner une page de plus à cette rubrique.
Autre chose : un jeune médecin a pris désormais en charge une rubrique régulière intitulée : « Santé » qui commence aujourd'hui. Les règles de son métier lui interdisant de paraître en nom, il signera Knock.
Peut-être avons-nous à ce sujet des idées singulières, mais nous constatons que, parmi les gens dits bien portants, l'un recule devant deux étages à monter, l'autre sort à chaque repas de sa poche des pilules variées, le troisième se plaint d'avoir mal à la tête quand il n'a pas mal au foie...
Pour le malade, le vrai, notre médecin ne peut rien (du moins dans le cadre de L'Express !). Mais les autres,
les « mal fichus », il devrait pouvoir les aider à mettre en application la formule selon laquelle « dans tout homme malade il y a un homme bien portant qui s'ignore ».
Question d'hygiène, d'alimentation, de discipline, mais surtout, question d'information. Voilà Knock chargé de votre santé.
Il est souhaitable qu'elle soit excellente pour que vous puissiez escalader avec toute la virtuosité nécessaire l'échelle mobile des liens indissolubles que l'intégration de l'indice au collège unique impose comme préalable aux 213 interlocuteurs valables qui sont minoritaires parmi les orthodoxes de l'interpénétration, donnant aux Trois Sages vocation à l'indépendance dans la neutralisation et, cela va de soi, dans l'honneur et la dignité.
Mardi, octobre 29, 2013
L’Express
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